Selon The Guardian mercredi 29 javnier. 2025 19.04 GMT par Patrick Wintour, voici les propos du Secrétaire d’État aux Affaires étrangères David Lammy.
Lammy a déclaré au Rwanda qu’il mettait 1 milliard de dollars d’aide «sous la menace» de l’invasion de la RDC.
Le Rwanda a menacé 1 milliard de dollars d’aide mondiale en prenant part à l’invasion de la République démocratique du Congo, a déclaré le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy.
Il a lancé cet avertissement direct lors d’un appel téléphonique au président rwandais, Paul Kagame, dimanche, après s’être également entretenu avec le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, au sujet de la crise.
Lammy a déclaré que le Rwanda recevait plus d’un milliard de dollars d’aide mondiale chaque année, dont environ 32 millions de livres sterling d’aide bilatérale britannique.
«Tout cela est menacé lorsque vous attaquez vos voisins, et nous sommes clairs sur le fait que nous ne pouvons pas laisser des pays contester l’intégrité territoriale d’autres pays. De même que nous ne le tolérerons pas sur le continent européen, nous ne pouvons pas le tolérer où qu’il se produise dans le monde. Nous devons être clairs à ce sujet», a déclaré Lammy.
Les commentaires de Lammy marquent une rupture avec une politique britannique beaucoup plus favorable à l’égard du Rwanda poursuivie par les précédents gouvernements travaillistes et conservateurs – ainsi que par des personnalités influentes telles que Tony Blair.
Kagame a longtemps été célébré lors des symposiums internationaux, ses politiques intérieures étant largement ignorées en raison du rôle qu’il a joué dans la fin du génocide rwandais et la lutte contre la maladie.
Cette semaine, cependant, les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda se sont emparés de la ville de Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu, dans la dernière escalade d’un conflit qui a tué des centaines de milliers de personnes et déplacé plus d’un million de personnes depuis sa récente résurgence.
Le gouvernement de la RDC, des responsables de l’ONU et des pays, dont les États-Unis, ont accusé le Rwanda d’alimenter le conflit en déployant des milliers de ses propres soldats et des armes lourdes sur le sol congolais en soutien au groupe rebelle.
Un changement de politique britannique est conditionné à la façon dont le Rwanda répondra aux appels internationaux à se retirer de Goma, mais il semble probable que les relations bilatérales entre le Royaume-Uni et le Rwanda ne se rétabliront pas facilement.
Kagame est devenu par inadvertance une figure emblématique du parti conservateur lorsqu’il a accepté en 2022 une demande britannique d’envoyer des demandeurs d’asile au Rwanda. Pour protéger l’accord d’une contestation judiciaire, le Royaume-Uni a dû fermer les yeux sur le bilan du Rwanda en matière de droits humains et le désigner comme une destination sûre pour les demandeurs d’asile. Boris Johnson a qualifié le Rwanda de «l’un des pays les plus sûrs au monde».
Les demandes d’accès à l’information ont montré qu’au moment où le ministère de l’Intérieur a assuré aux députés que le Rwanda était sûr, le ministère des Affaires étrangères élaborait des plans d’urgence en cas de guerre entre le Rwanda et la RDC.
Kagame affirme depuis des années que les troupes rwandaises n’interfèrent pas dans les affaires intérieures de son voisin beaucoup plus grand ni ne soutiennent les opérations organisées par le groupe rebelle M23. Cela l’a obligé à démentir les rapports successifs de groupes d’experts de l’ONU montrant le lien entre le M23 et Kigali.
Lammy a déclaré cette semaine aux députés : «Nous savons que les rebelles du M23 n’auraient pas pu prendre Goma sans le soutien matériel des forces de défense rwandaises.»
La position de Kagame est que le président de la RDC, Félix Tshisekedi, armait les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), un vestige de la milice hutue responsable du génocide rwandais de 1994.
C’est une affirmation à laquelle Blair a été sympathique, et il reste sans vergogne sur les 15 années où l’Institut Tony Blair a agi en tant que consultant auprès du gouvernement rwandais.
Il y a maintenant une dimension critique plus claire à la guerre dans l’est de la RDC. Selon l’autorité minière rwandaise, les revenus d’exportation de minerais du Rwanda en 2022 ont atteint un record de 1,1 milliard de dollars. Le ministre congolais des Finances, Nicolas Kazadi, a déclaré lors d’une conférence du Financial Times que la richesse provenait manifestement de la RDC.
L’une des raisons pour lesquelles le M23 est si actif au Nord-Kivu se trouve sous terre, avec ses riches gisements de minéraux – coltan, cassitérite et tungstène.
Bintou Keita, chef de la mission de l’ONU en RDC, a déclaré au Conseil de sécurité en septembre : «Le blanchiment criminel des ressources naturelles de la RDC sorties clandestinement du pays renforce les groupes armés.»
La prise de Goma facilitera le transport de ces précieux minerais vers le Rwanda.
Lors du Conseil de sécurité cette semaine, la ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, a déclaré : « Ce que vit la RDC n’est pas un conflit comme les autres. Il s’agit d’une agression délibérée et méthodique contre un État souverain, d’une violation flagrante des principes fondateurs de cette organisation et d’une attaque intolérable contre la paix et la sécurité internationales.
James Kariuki, un diplomate de haut rang et suppléant du Royaume-Uni auprès du Représentant permanent auprès de l’ONU à New York a déclaré le 26 Janvier 2025 aux Nations Unies a New York ce qui suit: (Traduction du discours, exactement tel qu’il a été prononcé et publié le 26 janvier 2025)
Monsieur le Président, les soldats de la paix et le personnel de la MONUSCO travaillent courageusement pour remplir le mandat de ce Conseil dans les circonstances les plus difficiles.
Le Royaume-Uni réaffirme clairement aujourd’hui que les attaques contre les soldats de la paix de l’ONU sont absolument inacceptables et peuvent constituer des crimes de guerre.
Nous rappelons également que la planification, la direction, le parrainage ou la conduite d’attaques contre les Casques bleus de la MONUSCO peuvent constituer un fondement pour la désignation de sanctions de l’ONU.
Le Royaume-Uni exprime ses condoléances aux familles des Casques bleus d’Afrique du Sud et d’Uruguay qui ont perdu la vie en servant dans la MONUSCO, et nous adressons nos meilleurs vœux de rétablissement complet aux Casques bleus qui ont été blessés.
Le Royaume-Uni présente également ses condoléances aux familles de tous les soldats de la Mission de la Communauté de développement de l’Afrique australe en RDC qui ont perdu la vie en soutien à la stabilité et à la sécurité de la RDC.
Ce faisant, nous reconnaissons pleinement que le nombre de personnes perdues et blessées change d’heure en heure. C’est un moment critique pour la RDC et pour la région.
Monsieur le Président, je voudrais à présent faire trois remarques.
Premièrement, le Royaume-Uni condamne une fois de plus les actions violentes de tous les groupes armés, y compris les FDLR et le M23.
Nous sommes profondément préoccupés par l’ampleur et le rythme des récentes avancées du M23 et des Forces de défense rwandaises dans l’est de la RDC.
En décembre, ce Conseil a renouvelé le mandat de la MONUSCO. Et au cours des quatre semaines qui ont suivi, l’offensive inacceptable du M23 et celle des Forces de défense rwandaises, à travers le Nord et le Sud-Kivu, a abouti à la capture de plusieurs villes et villages.
Comme nous l’avons entendu, des centaines de milliers de civils ont été déplacés, et la violence s’est intensifiée en conséquence.
Nous sommes également profondément alarmés par la déclaration du M23 selon laquelle il a l’intention de prendre Goma, une ville où la situation humanitaire est déjà catastrophique.
Le nombre croissant de personnes déplacées résultant de l’expansion territoriale du M23 a exercé une pression supplémentaire sur les camps de déplacés surpeuplés et exacerbe les défis auxquels sont confrontés les acteurs humanitaires.
Ce matin, le ministre britannique des Affaires étrangères s’est entretenu avec le président Kagame et a appelé à une désescalade urgente, soulignant la nécessité pour le Rwanda et la RDC de revenir d’urgence à la table des négociations.
Aujourd’hui, plus que jamais, il est essentiel que la MONUSCO soit en mesure de remplir son mandat. Les attaques du M23 contre les Casques bleus, avec le soutien des RDF, doivent cesser immédiatement.
Ces attaques empêchent la force de s’acquitter de la mission qui lui a été confiée par le Conseil de sécurité, à savoir protéger les civils.
L’usurpation d’identité et le brouillage des signaux GPS, qui entravent les opérations de l’ONU et humanitaires, doivent également cesser.
Nous exhortons toutes les parties à se rappeler leurs obligations en vertu du droit international humanitaire.
Enfin, Monsieur le Président, le Royaume-Uni remercie une fois de plus l’Angola pour son rôle moteur dans les efforts de médiation.
Nous encourageons la RDC et le Rwanda à revenir à la table des négociations et à se concentrer sur la réalisation de progrès tangibles dans la réalisation de leurs engagements dans le cadre du concept d’opérations.
Il ne peut y avoir de solution militaire. Les combats doivent cesser. Les civils doivent être protégés. Et les parties doivent s’engager de bonne foi dans le processus politique.
Sa Sainteté le Pape François, lui aussi a exprimé dans ses termes claires la complicité et la duplicité de la Communauté Internationale.
Même Madame Marie Lepen, une Parlementaire Française de grande renommée considérée à tort ou à raison comme extrémiste, a par le sens humaniste déploré la situation à l’Est de la RDC.
Malgré l’attitude complice des officiels européens, les femmes et les hommes épris de Paix et de Justice ne manquent pas.
@cathyalamuerte Je suis horrifiée… Et écœurée… J’ai une sincère pensée pour toute la population congolaise et pour les familles🙏🏾♥️ en attendant, prenez bien soin de vous, prenez bien soin de des autres. Big Kisses ♥️🙏🏾💋 #rdcongo🇨🇩#info#congo#message#partage #afrique
